Le web sémantique en soutien à la sérendipité

Le 8 février 2010

On tend à associer web sémantique et ordre, rigidité & froideur. Pourtant, rien n’indique que le web sémantique sera si « automatisé » que l’on le pense ! [...] Une recherche humaine via le graphe mènera à une forte augmentation de la sérendipité : quittant le saut de liens en liens, de serveurs en serveurs, on passera directement de concept à concept.

Comme j’ai tendance à l’observer auprès des autres étudiants de mon master, on tend à associer web sémantique et ordre, rigidité & froideur. Pourtant, rien n’indique que le web sémantique sera si « automatisé » que l’on le pense ! Je ne vais pas rentrer dans le débat du web socio-sémantique (en tout pas cette fois-ci), mais simplement tenter d’abolir ces idées d’un web sémantique robotisé, sans âme.

Pour commencer…

Quels liens peut-on voir entre web sémantique et sérédenpité ? D’une part, on retrouve une architecture de l’information très solide, aux liens durs, à la hiérarchie inébranlable. La rigidité par excellence : à chaque chose sa place, à chaque place sa chose. D’autre part, on assiste à une recherche hasardeuse, passant de lien en lien, offrant des résultats inattendus, non pertinents mais pourtant utiles. L’exemple même du désordre informationnel.

Comment donc associer ces deux concepts ? C’est assez simple : tout est une question de … concepts ! Le web sémantique, en effet, gère des concepts, les structure, les lie afin d’obtenir un ensemble construit : le graphe. Néanmoins, ce graphe n’a qu’une seule vocation : aider la machine à traiter l’information. Là où des liens seront créés, la machine pourra interpréter les informations, utiliser les ponts entre les concepts pour chercher l’information pertinente.

Par contre, le web sémantique ne changera rien (ou très peu) à la recherche humaine : celle-ci sera assez proche de ce qu’elle est maintenant. La grande différence, c’est qu’une recherche humaine via le graphe mènera à une forte augmentation de la sérendipité : quittant le saut de liens en liens, de serveurs en serveurs, on passera directement de concept à concept. Ceci va, sans aucun doute, nous mener à une plus grande divagation d’esprit : là où pour le moment on clique « pour voir ce que l’autre dit », le web sémantique nous fera cliquer pour voir quel lien existe entre deux concepts.

Pour rendre ça plus concret :

Sérendipité actuelle (via Wikipédia) : web sémantique → ontologie → RDF → XML → XHTML → PDA → etc.
Sérendipité « sémantique » (avec Tabulator) : France → Fromage → Boycott des USA → Nucléaire iranien → etc.

On voit donc que, d’un côté, on saute de liens en liens, tout en restant dans un domaine tandis que, de l’autre, on peut quitter un thème très rapidement.

La sérendipité par concepts est effectivement accrue, car on n’est plus limité par une indexation manuelle. Les liens ténus émergent plus facilement grâce au sémantique, ce qui laisse une plus grande liberté d’action à l’internaute, contrairement à l’idée de rigidité préconçue.

» Article initialement publié sur Des TIC au tac

» Photo d’illustration jef safi sur Flickr

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