OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La portée du plagiat du jeu Zynga http://owni.fr/2012/02/01/le-plagiat-de-zynga/ http://owni.fr/2012/02/01/le-plagiat-de-zynga/#comments Wed, 01 Feb 2012 16:26:25 +0000 Lionel Maurel (Calimaq) http://owni.fr/?p=96842

L’un des points les plus discutables de l’accord ACTA, dont la signature par l’Union européenne a soulevé une vague de protestations, réside dans un durcissement et une automatisation des sanctions attachées aux actes de contrefaçon en ligne, combinés à une définition extrêmement floue des contours de cette infraction.

On nous l’a répété à l’envi : cette orientation répressive serait justifiée par la nécessité de protéger les industries culturelles du fléau que constitue la contrefaçon. Pourtant il est intéressant de constater que même dans des secteurs hautement concurrentiels, comme celui du jeu vidéo, les réponses qu’apportent ces mêmes industriels aux problèmes de plagiat peuvent être infiniment plus nuancées et disons-le : intelligentes !

C’est ce que l’on a pu constater cette semaine à l’occasion d’une polémique qui a opposé le géant du jeu social Zynga, développeur notamment du fameux Farmville, à plusieurs studios indépendants.

Le studio Nimblebit a en effet publié une infographie sarcastique pour montrer les très fortes similarités entre Dream Heights, le dernier jeu lancé par Zynga et une de ses créations, Tiny Tower, qui a reçu le prix Apple du jeu pour iPhone en 2011.

Tout l’intérêt de la démarche de Nimblebit, c’est que plutôt que de se lancer dans un procès coûteux et hasardeux en contrefaçon contre le géant Zynga, le studio a choisi tout simplement de lui dire… merci !

Mais avec un humour qui fait mouche et en prenant bien soin de mettre en avant que leur société ne compte que 3 personnes, comparés aux 2789 employés de Zynga :

Cher Zynga,

Nous avons remarqué que vous avez lancé un nouveau jeu pour iPhone intitulé Dream Heights. Félicitations !

Merci à tous vos employés d’être de si grands fans de notre Tiny Tower, le jeu de l’année sur Iphone !

Bonne chance pour votre jeu et nous espérons pouvoir continuer à vous inspirer pour vos jeux futurs !

Bien à vous (nous trois)

Comme le souligne le site Techdirt, la réaction de Nimblebit est particulièrement intelligente, car elle ridiculise Zynga, en révélant au grand jour le plagiat auquel ils se sont livrés, tout en leur permettant d’affirmer leur propre image et d’attirer l’attention sur leur jeu (la preuve, on en parle jusque sur OWNI !).

Il faut savoir en effet que Zynga, bien que souvent accusé de “pomper” ses idées ailleurs (cela vaut même pour Farmville, leur grand succès), s’est illustré par une attitude particulièrement agressive en justice, en attaquant tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à ses jeux, afin d’éradiquer la concurrence. Zynga a même franchement dérapé dans le Copyright Madness, lorsque la firme a essayé de faire enregistrer comme marque le mot “Ville” pour empêcher des concurrents potentiels de s’en servir comme titre pour leurs jeux !

Au lieu de risquer son image dans des procédures en justice, Nimblebit a préféré jouer la carte de la réprobation sociale que le plagiat suscite toujours, montrant par là qu’il existe d’autres formes de régulation possibles de ce problème.  Cette attitude rejoint les réflexions sur le plagiat de l’activiste américaine Nina Paley qui considère que le droit d’auteur est inutile pour lutter contre le plagiat, voire même que d’une certaine manière, il peut le favoriser :

Quand les gens copient des chansons ou des films, ils ne changent pas le nom de l’auteur. Le plagiat est différent de la copie : c’est un mensonge. Si le droit d’auteur a quelque chose à voir avec le plagiat, c’est en cela qu’il le favorise, en le rendant plus facile (parce que les oeuvres protégées ne sont pas rendues publiques et qu’il est plus facile pour cela de mentir en dissimulant les sources). Le droit d’auteur incite même au plagiat (parce que copier une oeuvre en citant le nom de l’auteur est tout aussi illégal que de la copier sans le faire ; le fait de citer l’auteur peut même être utilisé à charge contre le copieur, car cela prouve qu’il savait que l’oeuvre était protégée).

Notons que la démarche de Nimblebit n’a pas manqué d’être elle-même… copiée, puisqu’une autre société de jeu vidéo, Buffalo Studios, a publié dans la foulée une autre infographie pour montrer que Zynga avait manifestement beaucoup aimé également son jeu Bingo Blitz, furieusement ressemblant à Zenga Bingo !

La réaction de Nimblebit n’est en fait pas isolée dans le monde du jeu vidéo, qui a une conception plus nuancée que l’on ne pense de la contrefaçon et des moyens de lutter contre elle. Pour preuve, on peut prendre les propos qui viennent d’être tenus par le dirigeant d’un autre géant du jeu vidéo, Mikael Hed, le PDG de Rovio, lors du Midem à Cannes. Le jeu phare de la firme, Angry Birds, fait l’objet de multiples clones, comme Angry Farm ou Angry Animals, qui ne cherchent même pas à dissimuler leurs sources d’inspiration. Mais le PDG de Rovio a déclaré que “le piratage n’est pas une mauvaise chose ; il peut même s’avérer bénéfique pour nos affaires”.  Rovio s’est en effet fixé comme ligne de conduite de n’attaquer que les clones de mauvaise qualité de ses créations, qui pourraient nuire à son image de marque. Critiquant les pratiques de l’industrie de la musique, Mikeal Hed a indiqué qu’il ne souhaitait par entrer en conflit avec les fans de ses jeux, qui constituent pour lui le socle de sa réussite commerciale.

Mais le plus fascinant est encore à venir dans cette histoire.

Les petits malins de Nimblebit ont en effet fini par se faire prendre à leur propre jeu. Un internaute a en effet réalisé une troisième infographie dans laquelle il montre que leur jeu Tiny Tower s’inspire très largement lui aussi de réalisations antérieures. L’accusation de plagiat est en effet dangereusement récursive et celui qui la brandit s’expose bien souvent à un effet boomerang. S’il en est ainsi, c’est parce que l’originalité de la création est toujours relative. Tout particulièrement dans le jeu vidéo, les sources d’inspiration sont multiples et les jeux s’inscrivent souvent dans des “lignées” de prédécesseurs qui forment les grandes archétypes de cet art.

A cet égard, le juriste américain Jonathan Band a écrit un billet remarquable sur son blog Plagiarism Today, dans lequel il fait l’histoire du plagiat dans le domaine du jeu vidéo et où il monte que la contrefaçon a un sens particulier dans cette branche des industries culturelles :

Les lois sur le Copyright indiquent clairement que les idées mises en forme sont protégeables, et cela inclut beaucoup d’éléments dont les jeux vidéos sont constitués. C’est pourquoi nous verrons certainement de plus en plus d’affaires de plagiat dans ce secteur finir par des poursuites en justice, non pas à cause des normes éthiques fluctuantes qui définissent le plagiat dans ce secteur, mais à cause des règles du copyright qui s’appliquent à lui.

Cependant, il existe une zone grise qui sépare ce que la loi interdit explicitement et ce que l’éthique professionnelle considère comme abusif et c’est dans cet espace que des clones et des remakes de jeux pourront continuer à être produits. C’est à ce sujet qu’il faut qu’une discussion s’engage pour que cette industrie fixe ses propres règles, afin d’éviter qu’une trop grande prolifération de pâles imitations ne finisse par menacer le marché [...]

Cette “zone grise” dont parle Jonathan Band, qui sépare le droit de l’éthique et qui joue un rôle essentiel pour la respiration de la création, c’est précisément ce qu’un traité comme l’ACTA va détruire s’il est ratifié par le Parlement européen. L’exemple du jeu vidéo montre que les industries culturelles elles-mêmes ont besoin d’une certaine souplesse pour aborder les questions de plagiat et de contrefaçon.Elles ont autant que les citoyens à perdre d’une rigidification à l’extrême du système.

Le plagiat, en un sens, fait partie des règles du jeu de la création…


Illustration principale de la chronique du copyright par Marion Boucharlat pour Owni
Illustrations par Fotofones/Flickr (CC-byncsa)

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Le plagiat, c’est branché http://owni.fr/2011/02/08/le-plagiat-cest-branche/ http://owni.fr/2011/02/08/le-plagiat-cest-branche/#comments Tue, 08 Feb 2011 09:30:56 +0000 Capucine Cousin http://owni.fr/?p=45604 La petite question provoc’, lâchée par un des humoristes-maison de Canal +, lui a valu une réponse cinglante, d’une sincère colère. Et ça rassure. Jeudi dernier, pour sa pastille d’ interview quotidienne dans le “Grand Journal” de Canal, Mouloud Achour a décroché cette semaine une interview avec James Ellroy, une des légendes vivantes de la littérature américaine, à l’origine de polars sombres et ultra-documentés. Lequel vient de publier un livre passionné, La Malédiction Hilliker, une esquisse d’autobiographie sous-titrée “mon obsession des femmes”, et était de passage à Paris pour l’occasion (mon confrère et ami Jean-Christophe Féraud relate cela avec passion).

Le plagiat, un “crime”

En bon comique, Mouloud Achour chute son interview sur cette petite question : “Avez-vous déjà copié un livre de quelqu’un d’autre ?”. LA réponse fuse, telle un uppercut : “C’est une question très offensante ! Au point que nous avons presque terminé cette interview. Vous me demandez si je suis un plagieur ! Non, je ne suis pas un plagieur ! Ce serait un crime ! Cette interview est finie”. Visiblement, le comique ne s’y attendait pas.

Une petite question, qui montre que le sujet du plagiat s’est imposé dans l’actualité littéraire, voire banalisé. Il est dans l’air du temps, parce que plusieurs cas de plagiat ont égratigné les milieux littéraires ces derniers mois. Les auteurs des dits trahisons *écarts* démentent, ou se taisent, ou parfois laissent passer de manière décomplexée. Contrairement à James Ellroy, qui exprime une froide colère à cette simple saillie. Une “réaction de vrai écrivain quand on lui parle de plagiat”, remarque Mouloud Achour, ce qui est totalement juste.

Cela peut simple désinvolte, cynique, mais le plagiat s’est-il imposé comme une pratique branchée ? Sur ces derniers mois, plusieurs cas de plagiats, discrets ou grossiers, ont émaillé l’actu culturelle.

Houellebecq adore Wikipedia

Septembre 2010. La carte et le territoire de Michel Houellebecq commence à faire parler de lui, il se murmure qu’il pourrait – enfin – décrocher le prix Goncourt . Pourtant, un accroc apparaît : quelques jours avant sa sortie, Vincent Glad, journaliste à Slate.fr, révèle que Houellebecq, un des écrivains français contemporains les plus connus, a carrément repris des extraits de Wikipedia pour certaines pages de son livre.

Une encyclopédie en accès libre en ligne comme source ! Le scoop du jeune journaliste est totalement avéré, l’écrivain ni la maison d’édition ne démentent. Loin de parler d’un “plagiat” gratuit, il nuance dans son article : il s’agit de “reprises” pouvant “s’apparenter à des «collages» littéraires”, et qu’elle n’ont “rien de scandaleux en regard du style de Michel Houellebecq”. Ce qui est juste, mais donc consacre la “reprise” d’extraits de textes antérieurs comme étant inhérente à un genre littéraire

Cerise sur le gâteau, on a découvert que le titre du dernier opus de Michel Houellebecq était lui-même celui d’un autre ouvrage : il a été accusé de contrefaçon par Michel Levy, auteur d’un texte au titre homonyme, auto-édité en 1999 et déposé officiellement à la BNF. L’éditeur du livre aurait donc décidé de ressortir le recueil agrémenté d’un bandeau rouge où l’on peut lire “Édition Originale” (joli argument marketing)… En attendant, la justice tranchera sur ce “plagiat de titre” – Flammarion revendique estime tout à fait banale “l’association de deux mots de la langue courante”.

Un exemple plus léger ? Pour le mondial de foot, l’été dernier, la très sexy chanteuse latino Shakira est retenue pour écrire le titre officiel du Mondial : elle sort, “Waka waka”, un morceau aux tons africains, exotiques, léger, qui sera évidemment un tube. Juste, on découvre qu’elle s’est fortement inspirée du groupe camerounais Zangalewa (je vous laisse comparer les deux par ici). Bon, finalement, tout est bien qui finit bien, le groupe n’y voit qu’une simple “adaptation”. Après quelques (juteuses) négociations entre son avocat et Sony Music.

Hemingway / PPDA

Le 19 janvier 2011, Jérôme Dupuis, journaliste à L’Express révèle une petite bombe : pour sa biographie – pavé consacrée à Ernest Hemingway, Hemingway, la vie jusqu’à l’excès, Patrick Poivre d’Arvor a purement et simplement plagié une centaine de pages d’une autre biographie de l’écrivain, écrite par Peter Griffin et publiée en 1985, épuisée en France depuis. Nous ne sommes plus là dans l’habile reprise de quelques passages, mais une centaine de pages, avec des passages parfois réécrits: L’Express propose des comparatifs sur son site web, puis enfonce le clou le 31 janvier, en comparant de nouveaux extraits (vous noterez en bas de cette page web la pub Fnac.com… pour acheter ledit livre de PPDA ;).

La biographie, qui sort en librairies le 21 janvier, est du coup précédée d’une publicité bien peu flatteuse. Et l’on découvre l’existence d’un nègre (pardon, une “lectrice”) sur cet ouvrage, que PPDA charge bien peu élégamment. D’après l’”auteur” donc, le livre envoyé à la presse avant sa mise en librairie n’était qu’une version provisoire que PPDA n’avait pas validée… même s’il avait dédicacé de nombreux exemplaires. O tempora ! O Mores ! (oui, je pille là Ciceron sans crainte).

Certes, tout est loin d’être éclairci. Mais sans complexes, PPDA réplique à longueur d’émissions radio et de plateaux télé : toute la vérité sera éclaircie, et il entend bien déposer plainte pour diffamation pour ces infamies, assure-t-il. Encore jeudi soir, il joue le rôle de “réhabilitateur” de feu Hemingway – vous comprenez, il faut passer outre ces fausses polémiques, ce qui compte est de remettre en lumière l’œuvre de Hemingway, raconte-t-il tranquillement, dans l’émission de François-Olivier Giesbert jeudi soir.

Johnny écoute de la musique réunionnaise…

Le plus fou, donc, étant que même des monstres sacrés de la littérature ou de la musique empruntent à d’autres en “oubliant” de citer leur source d’inspiration. La semaine dernière, on a découvert que même Johnny, notre rockeur national, avait repompé un morceau antérieur pour le premier single de son dernier album, “Jamais seul”, co-signé avec Matthieu Chedid. Il y a quelques jours, le patron de la radio Tropic FM, Claudy Siar, affirmait que la nouvelle chanson de Johnny Hallyday présentait une “similitude frappante” avec le morceau “Madagascar” du groupe réunionnais Ziskakan. Pas besoin d’être un musicos avertis pour entendre, à l’écoute, cette très forte “similitude”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Reste qu’il est fort probable que ce plagiat cette coïncidence sera réglée par une généreuse transaction financière – Le Figaro révélait le 28 janvier que ses membres se refuseraient à intenter une action en justice… par amitié. D’autant que les musiciens connaissent une gloire inattendue, leur chanson fait actuellement le tour d’Internet… Merci Johnny.

Article initialement publié sur le blog Miscellanées

>> photos flickr CC Dullhunk ; Jared Stein

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VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E01 ! http://owni.fr/2011/01/07/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e01/ http://owni.fr/2011/01/07/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e01/#comments Fri, 07 Jan 2011 07:30:33 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=41236 Hello ! :-)

Ici Geoffrey à bord de la soucoupe d’OWNI pour une nouvelle année de “Vendredi c’est Graphism!”. Je passe à la saison 2, épisode 1, des choses vont changer pendant le courant de l’année ! Mais tout d’abord, je vous souhaite à toutes et tous une très bonne année pleine de belles choses et… plein de graphisme évidemment ! ;-) Cette semaine, je vous invite à découvrir un numéro qui se penche sur la nouvelle technologie de mapping de visage pour L.A. Noire (un jeu vidéo très prometteur), sur les pierres venues du fin fond des entrailles de la terre (et d’autres planètes) ainsi que leurs héros ou encore sur une horloge qui joue à Pong! On découvrira également un site très pratique pour visualiser ses typos, une vidéo superbe d’une incroyable forêt ou encore la polémique sur le logo des Jeux Olympiques de Rio.

Bon vendredi ! :-)

Allez, on commence notre revue de la semaine avec L.A. Noire, le prochain jeu développé par la célèbre Team Bondi et les studios de Rockstar. Nous avons eu droit à une présentation de la technologie utilisée pour le mapping de visage et plus précisément pour la capture des expressions faciales ! Le projet s’appelle MotionScan et il consiste à filmer des acteurs sous tous les angles afin d’apposer leur image modélisée sur une tête virtuelle. C’est impressionnant !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette semaine fut également l’occasion de découvrir l’artiste Eduardo San Gil et son travail qui illustre comment les différentes roches et autres minéraux sont utilies à la bande-dessinée et notamment aux personnages de Comics. On appréciera  ces étranges métaux et la façon dont les utiliser.. Toujours pratique à savoir !

source

Allez on enchaîne avec un peu de numérique et plus précisément avec cette horloge qui nous vient de Londres et qui a été conçue par Nick Hall. Ce projet fait appel au plus culte des jeux-vidéo, c’est à dire Pong ! Ce qui est intéressant, c’est que les deux joueurs fictifs jouent entre eux et leurs points comptabilisés sont en réalité le temps. Évidemment tout ce petit engrenage numérique fonctionne avec Arduino ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Allez, je l’avais partagé initialement sur mon blog mais comme le service est très pratique, il fallait absolument que je vous en fasse part! Fahri Özkaramanlı a conçu un site internet (http://wordmark.it) qui permet de consulter les polices installées sur votre ordinateur… toutes les polices ! Vous pouvez ainsi entrer un mot, un caractère et voir le résultat. L’idée est très simple, Wordmark détecte les polices installées sur votre système avec un petit script Flash et affiche votre mot. Un très bon site donc, à bookmarker car il pourra toujours vous servir en cas de recherche de typo

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Toujours cette semaine, voici un travail vidéo vraiment extraordinaire sur les forêts de séquoias de Californie du Nord. Réalisé par Jesse Rosten, ce film nous plonge dans une ambiance hors du commun, profonde et envoutante. À découvrir :)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Après cette vidéo, on enchaîne sur le logo des Jeux Olympiques de Rio de 2016 !

D’un point du vue graphique, le logo se tient bien, il est bien composé et ses couleurs, même en dégradés, sont bien réparties. Cependant, je pense que les anneaux olympiques ont été « rajoutés » après coup: ils ne sont pas du tout intégrés au logo.

D’un point du vue typographique, le logo utilise une typographie manuscrite assez lisible et dynamique, je regrette cependant sa forme un peu arbitraire sur le dessin de certains caractères (comme une vectorisation maladroite par exemple). Pour finir, je suis curieux de voir les « mascottes » traditionnelles et souvent ratées, j’ai hâte de voir ce que les designers de ces jeux nous réservent.

Cependant, depuis quelques jours, les voix se déchaînent sur le web en disant que le logo a été plagié sur le logo de la Telluride Fondation… je vous laisse regarder tout ceci en image et vous faire votre avis, en attendant que les créateurs se défendent d’une quelconque source d’inspiration !

La vidéo de présentation :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Une vidéo qui propose de rapprocher certains points d’un éventuel plagiat ?

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Et le WTF de cette semaine est placé sous le signe de la salade et du WTF… grâce à ce site !

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Pour finir, je vous renouvelle mes vœux, j’ai d’ailleurs fait ma petite carte de vœux de 2011, (vous pouvez vous amuser par ici ;-)). N’hésitez pas à m’envoyer les meilleures cartes de vœux de 2011, les vôtres, les plus élégantes, les plus graphiques ou colorées, j’aimerais bien faire une petite sélection pour un prochain épisode !

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http://owni.fr/2011/01/07/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e01/feed/ 15
Le plagiat dans la culture du partage http://owni.fr/2010/07/28/le-plagiat-dans-la-culture-du-partage/ http://owni.fr/2010/07/28/le-plagiat-dans-la-culture-du-partage/#comments Wed, 28 Jul 2010 16:01:30 +0000 Emmanuelle Erny-Newton http://owni.fr/?p=22878 L’Ontario vient de faire l’acquisition du programme Turnitin de détection du plagiat, lequel sera opérationnel dans toutes les écoles publiques de la province à l’automne prochain. Cette mesure est destinée à aider dans leur tâche les enseignants, pour qui le plagiat chez les élèves est un enjeu qui prend de l’ampleur.

Cependant, Turnitin est loin de faire l’unanimité : il a déjà été refusé par certaines universités canadiennes (Mount Saint Vincent University, Ryerson University). En effet, ce programme propriétaire fonctionne notamment en consignant les examens et dissertations des étudiants dans une base de données permettant, certes, la détection du plagiat, mais en violant de fait le droit d’auteur de ces élèves.

De plus, le fait de soumettre systématiquement les devoirs au « détecteur » dénie aux élèves la présomption d’innocence.
David Boucher, de la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Canada, note dans son document de synthèse Le pl@giat électronique dans les travaux scolaires : « (…) fait intéressant, voire troublant, deux universités énoncent explicitement que tout étudiant soupçonné de plagiat est présumé coupable jusqu’à ce qu’il fournisse la preuve du contraire . Il s’agit d’un renversement par rapport à la tradition juridique et d’une situation qui soulève un enjeu éthique ». Nota : les deux universités sont L’Université Laval -voir article 28, alinéa b de son Règlement disciplinaire- et l’Université McGill -voir son Guide des droits et obligations de l’étudiant-.

L’utilisation de Turnitin dans les écoles risque donc d’envoyer un message pour le moins embrouillé quant aux valeurs promues par l’éducation publique. Est-ce réellement comme cela que l’on compte « remettre les élèves dans le droit chemin » ?

Le paradoxe scolaire

Comment définiriez-vous un plagiaire ? Diriez-vous que c’est quelqu’un qui recopie mot à mot un passage sans citer d’où il vient ? Dans ce cas, ma fille de 10 ans est plagiaire : je l’ai trouvée il y a quelques temps en train de recopier, pour l’école, un paragraphe de Wikipédia ; je précise qu’elle faisait ça studieusement, avec papier-crayon, et la langue pendant du côté où penche sa tête.
Nota : « la langue pendant du côté où penche sa tête » est une très jolie expression, mais je ne suis pas sûre qu’elle soit de moi. Peut-être de Marcel Aymé, dans Les contes du chat perché. A tout hasard, je préfère me couvrir…

Peut-être l’exemple de ma fille n’est-il pas tout à fait typique de ce qu’est le plagiat : en effet, elle ne plagiait pas intentionnellement. Le vrai plagiaire est celui qui s’approprie, en toute connaissance de cause, des idées qui ne sont pas de lui.
Jean de Lire, chargé de mission à la Cellule Cyberécole de l’Administration de l’Enseignement de la Communauté française (Belgique) fait une réflexion intéressante à ce sujet :

Le tout est de savoir où commence le plagiat. Car qui dit plagiat dit bénéfice, en l’occurrence pour l’élève. Or s’inspirer de données, qu’elles soient en ligne ou non, pour reconstruire un thème, sachant qu’on ne l’a pas inventé, c’est ça l’école.

L’école, avec son socle de connaissances, encourage la rétention de notions et d’idées venues du passé. De là, la valeur accordée à la pensée originale de l’élève est subordonnée à celle d’un Spinoza ou d’un Kant. L’école, c’est dans une large mesure le règne de la pensée d’emprunt. Le plagiat y est donc, sinon légal, du moins « aligné idéologiquement ». Lorsque j’ai expliqué à ma fille qu’il vaudrait mieux qu’elle réécrive le passage de Wikipédia dans ses propres termes, elle m’a répondu : « Pourquoi ? C’est beaucoup mieux écrit ici ! »

"C'est du plagiat. Si cela se reproduit, vous serez exclu de notre université"

Les raisons du plagiat

Cette réflexion nous invite à nous poser une question à mon sens vitale, si l’on veut régler en profondeur le problème du plagiat : pourquoi l’élève plagie-t-il ?
Or, fait significatif, si les études quantitatives sur le plagiat ne manquent pas, je n’ai pas réussi à trouver de recherches qualitatives sur les causes du plagiat.

Dans son article publié sur Profweb, Nicole Perreault mentionne intuitivement plusieurs raisons pour lesquelles les élèves plagient : la méconnaissance des normes reliées à la citation des sources –c’est là que se situe ma fille, et c’est aussi là où se situent bon nombre d’étudiants, selon Michelle Bergadaà, spécialiste de la question. La réponse à cela est relativement simple : enseigner aux élèves comment citer leurs sources.

Une autre raison serait de gagner du temps : dans cette rubrique, Nicole Perreault cite notamment deux étudiants : l’un déclare « nous sommes obligés de frauder un jour ou l’autre afin de respecter le temps dont on dispose », alors que l’autre avoue « tout est sous la main, alors pourquoi se fatiguer? ». Ces deux raisons avancées pour justifier le plagiat sont fort différentes :

« Nous sommes obligés de frauder un jour ou l’autre afin de respecter le temps dont on dispose » pose la question des exigences qui pèsent sur les étudiants. Sir Ken Robinson décrit avec justesse l’inflation des diplômes qui caractérise notre époque. Il y a quarante ans, tout diplôme d’études supérieures vous assurait un bon emploi. Aujourd’hui, il faut viser le doctorat pour se distinguer de ses contemporains. La prolongation des études, alliée à la crise économique, oblige de nombreux étudiants à travailler parallèlement à la poursuite de leurs études. La raison invoquée ici pour expliquer le recours au plagiat est liée à la situation socio-économique des étudiants, et à la charge de travail que l’institution leur impose. S’attaquer à ce point est une tâche d’envergure, qui ne risque pas d’être réglée demain, et qui dépasse largement le cadre du plagiat pour toucher à celui de la reproduction sociale de l’éducation.

« Tout est sous la main, alors pourquoi se fatiguer? » est un aveu de fainéantise. Cependant, chacun sait d’expérience que la fainéantise n’est pas un trait de caractère : elle dépend du contexte. Qui aurait recours au plagiat pour répondre à une question qui le/la passionne ? Les devoirs scolaires se prêtant bien au plagiat ont des thèmes bateau, souvent à cent lieues des intérêts des élèves. Pour minimiser le risque de plagiat, il s’agit donc de poser aux élèves des questions sur lesquelles ils ont une opinion, ou sur quoi ils verront l’intérêt de réfléchir.

Mais ce n’est pas suffisant. Car soyons honnêtes : même si un enseignant demande l’opinion de l’élève dans une dissertation argumentative, c’est avant tout pour satisfaire au cursus, pas par réelle envie de connaître son point de vue. Dans son article Four Reasons to Be Happy About Plagiarism, Russell Hunt déclare : « Je ne suis pas convaincu que nous puissions résoudre le problème (du plagiat) en assurant aux étudiants qu’ « ils ont quelque chose de significatif et d’important à dire » (…) On ne peut dissocier (…) ce qu’on a à dire de ceux à qui on le dit, ni de la raison pour laquelle on le dit ». (traduit par le rédacteur). En d’autres termes, poser des questions pour lesquelles les élèves ont des opinions n’est pas en soi suffisant, encore faut-il écouter leurs opinions.

La génération X devrait se souvenir des moments passés sur les bancs de l'école

Valeurs et cultures

On peut bien dire ce qu’on veut, soutiendront certains : le plagiat ne respecte pas la propriété intellectuelle, c’est donc un acte immoral. La tendance, dans les milieux scolaires, est donc à faire comprendre, « de l’intérieur », à la jeune génération, que, plagier, c’est mal. Typiquement, on posera la question « comment vous sentiriez-vous si quelqu’un vous plagiait ? ».
Comment se sentirait cette nouvelle génération d’internautes créateurs ? Très différemment de ceux qui leur posent la question…

En effet, la première confrontation significative qu’un jeune d’aujourd’hui ait avec le droit d’auteur, c’est via des sites tels YouTube. Qu’y apprend-il ? Que s’il veut poster un extrait de son émission préférée, ou un blockbuster qui lui a plu, il n’en a pas le droit –il n’a apparemment pas même le droit de filmer le tournage d’un gros budget.

Par contre, s’il poste une de ses créations, il concède « à YouTube le droit non exclusif, cessible (y compris le droit de sous-licencier), à titre gracieux, et pour le monde entier d’utiliser, de reproduire, de distribuer, de réaliser des œuvres dérivées, de représenter et d’exécuter le Contenu dans le cadre du Service ou en relation avec la mise à disposition de ce Service et l’activité de YouTube, notamment, sans limitation, pour la promotion et la redistribution de tout ou partie du Service (et des œuvres dérivées qui en résultent), en tout format, sur tout support et via tous les canaux média ».

A votre avis, laquelle de ces deux façons de traiter le droit d’auteur énerve notre génération Y ? Si vous avez répondu « la deuxième », vous faites partie de la génération X.

L’emprunt comme création communautaire

Dans la culture dématérialisée des natifs du numérique, l’emprunt n’est pas associé au vol mais à la création communautaire. Pour les membres de la culture du remix, l’emprunt est au cœur de la création, en même temps qu’il représente un hommage (ou à tout le moins une réaction) à une création antérieure. Ce qui frustre un/e Gen Y, ce n’est pas que quelqu’un puisse réutiliser ses productions sans son consentement, c’est qu’il ne puisse mettre les doigts dans celles des autres –particulièrement celles qui forment le canevas de sa propre culture. La culture du remix crée de nouvelles phrases à partir d’un alphabet social partagé par une génération ; ainsi, cet extrait « réinterprété » de La Guerre des Étoiles” ne serait pas si drôle sans le contrepoint de son contexte de départ.

Adopter Turnitin dans les écoles comme remède au plagiat, et faire l’économie d’une réflexion de fond avec les élèves sur le sujet du droit d’auteur, c’est passer à côté de l’essentiel, pour les enseignants comme pour les élèves ; pour les enseignants, car ils ne pourront saisir le clivage radical qui existe entre la génération de la propriété et celle du partage ; et pour les élèves, car ils passeront à côté des enjeux culturels et créatifs liés au droit d’auteur et à la propriété intellectuelle, à l’heure où ces notions sont revisitées partout dans le monde.

Et pour entamer la discussion sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle avec les jeunes et les moins jeunes, je ne saurais que trop conseiller l’excellent documentaire RIP : a Remix Manifesto, du jeune réalisateur canadien Brett Gaylor.

Illustration CC FlickR par foundphotoslj, Digirebelle ®, dbostrom

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