OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Do you speak rock français ? http://owni.fr/2010/09/14/do-you-speak-rock-francais/ http://owni.fr/2010/09/14/do-you-speak-rock-francais/#comments Tue, 14 Sep 2010 08:21:23 +0000 Thomas Grange http://owni.fr/?p=28054 Retrouvez cet article et bien d’autres sur OWNImusic, que nous lançons avec joie ces jours-ci !

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Cocoon, Hey Hey My My, Gush, Puggy, Lilly Wood & The Prick, Izia, Puggy, Jamaica, Pony Pony Run Run… La langue de Shakespeare a-t-elle un peu trop contaminé la scène francophone ? Beaucoup vous diront que c’est la langue la plus naturelle pour faire du folk ou du rock. Mettons, mais les raisons sont sans doute autant économiques que culturelles…

Chanter en anglais : c’est cul-tu-rel ! Ou pas.

Il fut un temps où les décisions du CSA avaient un réel impact sur l’industrie musicale : en télé où M6 avait des obligations de diffusion de plages musicales sur des horaires de grande écoute, mais surtout en radio notamment avec ce fameux quota de 40% de chanson française (dont 20% de nouvelles productions), mis en place en août 2000.

Les maisons de disques avaient alors tendance à privilégier la signature de groupes chantant en français, radios et TV privilégiant dans les 60% restants les incoutournables mondiaux (on se souvient même du combat de fun radio face au CSA pour comptabiliser Guetta, Sinclar et Solveig dans le quota français, malgré des lyrics anglais, peine perdue).

Le mot d’ordre était alors clair : une démo en anglais, c’est poubelle direct !

Bonjour Mickey 3D, Sinsemilia, Java, Tryo, Eiffel, Matmatah, Kyo, -M- et consorts, ne prenons pas le risque de signer du yaourt anglais, qui nous priverait de diffusion radio. Inutile de penser international, un plan market piloté de la France n’est pas vraiment imaginable.

Lily Wood And The Prick

2003 – 2006 : la crise, sans réelle alternative

C’est dès 2003 que le marché du disque commence à réellement s’effondrer. Il y eut avant ça les copies de CD et Napster, où les statistiques eurent du mal à réellement montrer leur effet nocif. Mais la croissance du net à cette période et l’arrivée de l’iPod ont eu raison de l’inquiétude des maisons de disques (qui n’ont certes pas pris les bonnes initiatives vis à vis de leurs “consommateurs”, mais nous n’allons pas revenir là-dessus).

Seulement que faire pendant ce temps ? Les débits étaient encore trop lents pour la plupart des internautes, écouter de la musique ou même de la vidéo en streaming était quasi impossible, et les outils pas toujours opérationnels (flash ne lisait pas encore la vidéo, casse-tête entre windows media et real media, difficilement embedables dans de l’html…) : c’est finalement peut-être ça aussi qui a fait que les majors ont pris le mauvais chemin : le net ne leur proposait pas encore les outils adéquats.

2006 et après : l’avènement Youtube, Myspace et Facebook

Voici les outils dont je parle : simple d’utilisation et viraux, le contexte change alors totalement. Qu’il soit technologie ou.. géographique !

Le groupe français n’est plus, il n’est plus confronté à une concurrence locale, ni soumis à un quota. Le net a remontré que le paysage musical français était beaucoup plus vaste et hétérogène que ce que M6 et NRJ laissaient paraître.

Dans un premier temps, ce sont surtout les indés qui ont le plus parié sur le web : Sober & Gentle a parié sur Cocoon il y a 2 ans. Because a signé Justice, Soko et (re)lancé les Plasticines virées de EMI. Cinq7/Wagram a plutôt bien tiré son épingle du jeu ces derniers mois avec Pony Pony Run Run, Gush et Lilly Wood & The Prick.

Cocoon

Une stratégie réellement internationale ?

A court terme, je n’en suis pas certain. C’est surtout la popularité des groupes sur le web qui a atténué l’argument psychologique des 40% : c’est désormais le web qui amorce la popularité d’un artiste, et non plus le média radio ou télé. Chiffres à l’appui, la maison de disques a alors beaucoup moins de mal à convaincre la presse ou la radio.

Et à voir la tracklist de Virgin Radio ou du Mouv, cela se confirme : Soma et Pony Pony Run Run font partis des 5 titres les plus diffusés de la fin aôut, avec minimum 1 rotation par heure et demie…

A moyen terme, là où lancer un artiste à l’international était une stratégie très complexe à mettre en oeuvre, le web permet de pointer les régions où le potentiel est le plus fort, stratégie appliquée pour Cocoon où le disque est sorti au Japon, aux USA et en Australie. Au pire, on applique une simple stratégie de long-tail où l’album est disponible dans les catalogues internationaux d’Itunes ou Believe, sans réel plan de communication, mais où les ventes agrégées pays par pays sont de moins en moins négligeables.

Du côté des majors…

EMI est sans doute la maison de disques qui a pris le plus de risque dans les années 2000 à travers les Daft Punk, et Phoenix, signés depuis 10 ans déjà (par contre ils ont encore des efforts à faire en anglais!). Sony a lancé il y a quelques mois Soma et Universal a sorti fin août le premier album de Puggy.

De la pop très lisse, qui ne leur font pas prendre énormément de gros risques…!

Article initialement publié sur le site Ampelmann

Crédits photos : CC Flickr rocktrotteur joe.moore tite_inconnue

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10 new ways to make money in journalism http://owni.fr/2010/08/11/10-new-ways-to-make-money-in-journalism/ http://owni.fr/2010/08/11/10-new-ways-to-make-money-in-journalism/#comments Wed, 11 Aug 2010 11:07:24 +0000 Alex Wood http://owni.fr/?p=23956 After a decade of doom of gloom surrounding the media industry, 2010 appears to be a much needed breath of fresh air. Complimenting this spirit of enthusiasm and revival, we were thrilled to receive a review copy of Adam Westbrook’s latest ebook, Next Generation Journalist: 10 New Ways to Make Money in Journalism.

Next Generation Journalist

Who’s it for?

10 New Ways to Make Money in Journalism is the first in a new series of books aimed at writers, broadcasters, students, social media types and anyone interested in finding new ways to make money in the modern world of journalism.

About the writer

Adam describes himself as a multimedia journalist, lecturer, blogger and writer. He left his full time job as a radio reporter in the North East of England to pursue a freelance career in London. We’ve also had the pleasure of working with him and can confirm he’s a thoroughly top bloke. We asked him why he feels now is the time to launch the book:

It’s never been a better time… the industry is ripe for change you can almost feel it in the air, poised, just waiting for someone to come along and make it happen. The best thing is anyone can be this change – it doesn’t matter how old or young you are and for the first time, experience not necessary!

Contents

You’ll find the book divided into ten practical sections covering content aggregation, setting up a hyperlocal site and even creating your own multimedia collaborative. The tone is both informative and inspirational, think self help meets how-to guide.

From the offset the book encourages you to remind yourself why you went into the industry

Even if you’re familiar with multimedia journalism you’re likely to find many parts of the book useful. For example, Adam has helpfully added hyperlinks to many of his case studies, turning the book into a textbook-like anytime resource. This also makes the book in our opinion more useful in its ebook form.

Highlights include the excellent “Things you can do right away” sections at the end of each chapter which offer practical first steps towards creating your new business.

What it isn’t

In contrast to more technology based books such as Mark Luckie’s The Digital Journalist’s Handbook, this book focuses more on the business and moneymaking side of modern journalism. For example the section on building smartphone apps offers some pointers but you’ll need to invest in further reading to know your objective-c from your cocoa.

Legal issues and the technicalities of starting up a new business are also not covered so be sure read up more on this before opening your first venture. We received the UK copy of the book and understand there will also be a more US focussed version.

Our verdict

10 New Ways to Make Money in Journalism is like having a friend who knows everyone, everything and loves keeping you up to date. It’s the friend that doesn’t always know about everything in detail, but knows where to point you to find out more. In essence, it’s a combination of Adam’s expertise, knowledge and contacts  and an excellent way to bring you right up to date in 2010.

10 New Ways to Make Money in Journalism goes on sale on 21st May 2010 priced at £6.50 ($9.50) for its first week and then £10. Find out more at Adam’s ebook microsite.

This article has been published on Not On The Wires

Picture CC from Flickr, Tony Case

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#ijf10: Langues, la dernière frontière http://owni.fr/2010/04/26/ijf10-langues-la-derniere-frontiere/ http://owni.fr/2010/04/26/ijf10-langues-la-derniere-frontiere/#comments Mon, 26 Apr 2010 14:05:28 +0000 Marc Mentré http://owni.fr/?p=13617
Pourquoi les grands médias ne font-ils pas attention à la traduction? Pourquoi ne cherchent-il pas à traduire leurs contenus pour gagner plus d’argent? Aujourd’hui, le même site peut être lu à Barcelone ou en Californie.

La question de Marc Herman, de Translation Exchange Project, devait rester sans réponse, au cours du débat “combler le fossé entre les différentes cultures et langages”. Question de coût, certainement, lorsqu’il faut payer des traducteurs professionnels, mais aussi sans doute une question de culture pour les mainstream medias, et les journalistes qui y travaillent.

Pourtant, des solutions alternatives se mettent en place.

“La traduction est au cœur de Global Voices“, raconte Portnoy Zheng, un Taïwanais qui traduit de l’anglais vers le chinois, pour ce réseau.  À l’opposé de Google, qui développe à marches forcées son système de traduction automatisée, sur Global Voices, la traduction demeure affaire humaine.

L’une des raisons? La diversité des langues.

“Si vous traduisez un texte du français à l’anglais de manière automatique, explique P. Zheng, vous obtiendrez un résultat acceptable, mais si vous le faites du chinois au bengali —ou l’inverse—, ce sera épouvantable.” Problème lorsque l’on sait que le Chinois est l’une des principale langue véhiculaire du monde, ainsi que le bengali, considéré comme la 4e langue parlée.

L’avenir appartient sans doute à la “traduction sociale”

La traduction humaine est donc plus efficace, mais si l’on a recours à des professionnels, elle est hors de prix. L’alternative se trouve donc raconte David Sasaki, de Rising Voices (une extension de Global Voices) dans la traduction sociale [social translation]. Rien de particulièrement récent, puisqu’elle “existait avant Internet, avec la scanlation”. Ce terme a été forgé lorsque des amateurs de mangas japonaises ont scanné leurs BD favorites, en ont traduit les textes, avant de les diffuser le plus souvent gratuitement.

Ce sytème de traduction “amateur” fleurit, en particulier en Chine. Il existe des sites comme zona europa, où la traduction se fait de l’anglais au chinois et réciproquement, ou encore yeeyan.org, qui publie des articles provenant des sites de presse étrangers, et dont la traduction est le fait de volontaires.

Un système qui frise l’illégalité, en particulier vis-à-vis des ayants-droits de copyright et des droits d’auteur. Mais un système qui peut être récupéré par les grands groupes. Ce fut le cas avec TED, le site de high tech américain, qu’un groupe de jeunes Chinois avaient décidé de traduire de manière sauvage. Après avoir protesté, les responsables du site américain ont décidé de rencontrer ces traducteurs improvisés, pour finalement autoriser le projet.

Il existe d’autres modes mixtes, panachant la traduction automatique et la relecture humaine comme meedan, qui traduit de l’anglais à l’arabe et inversement. Ce type de système peut aussi servir à soutenir des langues qui n’ont pas de présence sur le web comme l’aymara, une langue utilisée par les indiens en Bolivie notamment. Comme le souligne David Sassiki: 

La question est très importante dans ce pays car cette langue n’est pas enseignée dans les écoles. L’objet de jaqui aru, est donc de proposer les informations traduites de l’espagnol, dans cette langue locale. Il est très important que ce type d’initiatives existent, sinon seules quelques langues domineraient Internet.

L’anglais est la langue “pont” entre toutes les autres langues

Une langue reste incontournable sur le web, l’anglais. “C’est le pont [bridge]“, résume Bernardo Parella, du Global Voices italien. Les traductions se font en général dans cette langue avant d’être traduite dans une autre et vice et versa.

Mais c’est une langue difficile, peu pratique, “bizarre” même indique Marc Herman. C’est pourtant sur ce pont branlant que passe la majeure partie des traductions, ce qui pose la question de la qualité, d’autant que, dans un système amateur, le recrutement des traducteurs se fait sur la base du volontariat, selon des parcours souvent atypiques.

Par exemple, raconte Portnoy Zheng, “j’ai d’abord été un lecteur de Global Voices, avant de traduire, parce que je n’étais pas satisfait de la presse de mon pays, et en particulier de la manière souvent anecdotique dont on y traitait l’information internationale”.

Il commencera donc à traduire quelques articles de l’anglais vers le chinois, avant de s’inscrire plus complètement dans le projet Global Voices. En fait, explique-t-il, nous avons mis en plateforme wiki pour la traduction en chinois, qui fonctionne de la façon suivante : il y a d’abord une traduction originelle du texte en chinois, qui est relue ensuite par un autre traducteur, avant d’être publiée.

Pour l’instant, l’essentiel des traductions porte sur le texte, et la vidéo est peu traduite, voire simplement soustitrée. Par exemple, remarque Marc Herman:

lorsque j’ai vu la vidéo qui montre des militaires américains tirer à partir d’un hélicoptère sur un petit groupe de personnes en Irak, dont deux correspondants de Reuters, je pensais qu’elle serait traduite le lendemain dans 100 langues. Or, ce ne fut pas le cas.

Pour résoudre ce problème des réseaux de traduction devraient aussi se mettre en place. En Italie, existe déjà une importante communauté qui sous-titre en italien les séries américaines. “Le même système pourrait être transposé pour l’information”, indique Nicola Bruno de Totem, un agence d’information.

Article rédigé à partir de la conférence “Créer un pont online entre les différentes cultures et langues” (“Bridging the gap between different cultures et languages online”) avec la participation de

Nicola Brun, Totem
Marc Herman, Translation Exchange Project
Bernardo Parrella, editor Global Voices Italy
David Sasaki, Rising Voices
Portnoy Zheng, co-director Project Lingua

> Marc Mentré tient le blog The Media Trend

> Illustration CC par magdalar sur Flickr

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